De la séparation des églises et de l'école, mise en perspective historique

Allemagne, France, Grande Bretagne, Italie.

 

 

 


 


L’objet de ce livre est de donner des éléments permettant de reconstituer une histoire de la laïcité scolaire dans une dimension européenne, à partir de l’examen comparatif de quatre pays aux histoires fort différentes.

Cet examen comparatif est centré sur la période 1789-1914. Après avoir décrit les systèmes éducatifs confessionnels d’Ancien Régime, sous le monopole des Eglises, on cherche à montrer que si la notion de « séparation politique » s’élabore avec le libéralisme politique à partir de la fin du XVIIème siècle, et cela d’abord dans l’aire anglo-saxonne, la notion de « séparation scolaire », ou laïcité, n’émerge que dans le cours de la Révolution française. Sa signification première est la destruction complète du monopole scolaire des Eglises et la mise sur pied d’une instruction publique totalement indépendante par rapport à elles, projet auquel le nom de Condorcet est attaché.

On est ainsi conduit à mettre en cause les deux modèles explicatifs aujourd’hui dominants, fondés l’un sur l’opposition entre la France et le reste de l’Europe, l’autre sur le couple « pays catholiques »/ »pays protestants ». L’opposition cardinale parait en réalité moins celle d’une spécificité nationale française, ou d’une spécificité religieuse catholique (deux notions qu’on propose non de rejeter complètement, mais de fortement relativiser), que celle opposant deux logiques politique en matière scolaire. L’une vise à la reproduction de la différenciation « école pour le peuple »/ « école des notables »(Antoine Prost). L’autre cherche à établir une école démocratique qui en serait la négation. Les lois de Jules Ferry, associées à la diffusion d’une idéologie d’Etat de substitution (la « religion de la patrie »), relèvent de la première de ces deux logiques. L’autre est partagée par les mouvements partisans d’une école « purely secular » (Grande Bretagne), « Weltlich » (Allemagne) ou « laica »(Italie), largement méconnus aujourd’hui (au moins en France) et dont on s’attache à restituer la perspective d’émancipation scolaire contre toute forme d’incitation à une croyance.

Extrait de la postface de Henri Pena-Ruiz.

 

 

Benoit Mély (1951-2003) :

Agrégé de lettres classiques, poursuivait sa recherche tout en étant professeur de français en collège dans la région parisienne. Dans le cadre de son activité politique et syndicale, il avait à cœur de défendre et de promouvoir la laïcité scolaire dans l’enseignement public et l’accès au savoir pour tous.

Il fut aussi l’auteur de  « Jean Jacques Rousseau : un intellectuel en rupture » (Minerve 1985), de deux numéros de la revue Bibliothèque du Travail, « Taslima Nasreen, une femme face aux intégrismes » (1995) et « Giordano Bruno, un visionnaire du XVIème siècle » (1999), ainsi que différents articles dans différentes revues.

 

 

 

Je tiens à remercier particulièrement l'éditeur Charles André Udry et son équipe d'avoir mis à ma disposition les fichiers de l'édition imprimée, sans lequel ce travail n'aurait pas pu être réalisé, ainsi que les enfants de l'auteur et sa compagne Maryline.

Deux documents sont disponibles sur ce site consacré à Benoit Mély:

  • Le tableau ci-dessous permet d'entrer dans l'édition complète de 2004, publiée par Page Deux (Lausanne), les notes ayant été reportées pour facilité de lecture en bas de chaque page. Les tables des matières par Parties sont des pages HTML et renvoient aux chapitres et aux sous-chapitres au format pdf. L'édition imprimée comprenait 710 pages.
 
  • Une édition abrégée de 219 pages format pdf avec une table des matières avec liens hypertextes renvoyant aux chapitres et sous-chapitres, assemblée et présentée par Robert Duguet est disponible ici:

 


Partie I Le legs de l’histoire : école et église(s) en Europe, de la victoire du Christianisme en occident au mouvement des Lumières

Partie II

Rendre l’enseignement public indépendant des églises, un objectif révolutionnaire en Europe (1789-1815)


Partie III

L’alliance des trônes et des autels en matière scolaire : quelles résistances ? (1815-1850)


Partie IV

Du conflit des églises et de la modernité aux politiques de séparation des églises et de l’école (1850-années 1880)


Partie V

La lutte pour la laïcité de l’école publique, une question de dimension européenne (années 1890-1914)


Conclusion  

Bibliographie  

Chronologie...

Chronologie des principaux textes à caractère législatif régissant les relations église(s)-école et l’enseignement religieux scolaire (1789-1914) (Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie)


Postface Postface de Henri Pena Ruiz