La tombe de René au cimetière de la Bouteillerie à Nantes.

Hélène ou le Règne végétal - Tout Amour

Sommaire


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Titre Page

oeufs dans la haie (Des) 348
joie qui brille (La) 348
Gens à Calvin 349
Possibilité du corps en trop 349
foi du charbonnier (La) 350
Tout amour 350

 

 

 

 

 

Des oeufs dans la haie

 

Des œufs dans la haie

Fleurit l’aubépin

Voici le retour

Des marchands forains

 

Et qu’un gai soleil

Pailleté d’or fin

Eveille les bois

Du pays voisin

 

Est-ce le printemps

Qui cherche son nid

Sur la haute branche

Où niche la pie ?

 

C’est mon cœur marqué

Par d’anciennes pluies

Et ce lent cortège

D’aubes qui le suit.

 


 

 

 

 

La joie qui brille...

 

La joie qui brille dans tes yeux

Comme un bouquet de fleurs mouillées

Serait-elle faite de chagrins

Trop anciens pour être oubliés

 

A chaque plus tendre caresse

Quand je t’avive de mes mains

Pourquoi me sembles-tu soudain

Tout environnée de tristesse

 

Es-tu moins pure d’être femme

Ou te veux-tu ange déchu

Pour avoir parcouru pieds nus

La triste étendue de mon âme.

 


 

 

 

 

Gens à Calvin

 

Gens à Calvin ! gens à Calvin !

Poursuivez seuls votre chemin !

Avec votre style à épates

Vous allez me tacher ma nappe !

Mais moi je crois en Dieu de toute mon âme mal embouchée
de paysan tout simple

Je ne me saoule pas avec n'importe quel Préfet du Verbe
dans l'euphorie des Ecritures Saintes !

Que ma foi soit une vieille brouette oh ! c'est assez de la
pousser comme je peux

L'oreille du Seigneur est exercée suffisamment pour distinguer
son grincement mélodieux

Remords ou fuite ? Et que la roue dérape !

Cela suffit à m'arracher des larmes !

Oh ! laissez-moi me relever

Pour retomber plus bas sans doute

Gens persuadés qui dédaignez

Cette amère douceur du doute

 


 

 

 

 

Possibilité du corps en trop

 

Rien dans la cave !

Rien dans le grenier !

Rien dans le placard !

Rien sous l'escalier!

Rien dans l'armoire !

Rien sous le lit !

Rien dans ma raison !

Rien dans la folie !

Mais lorsque j'éteignis ma lampe

Jésus était là dans la chambre.

 


 

 

 

 

 

La foi du charbonnier

 

Ah ! certes il doit vous être difficile O braves gens

Qui me croisez vingt fois par jour et me confiez
sans crainte vos enfants

D'imaginer que cet homme paisible et familier dont
les propos sont gentiment salaces

Dispose en lui de redoutables fantaisies et fait état
des privilèges de la grâce !

Mais tel est le pouvoir sensible du poète

Qu'il peut vous apparaître ivre comme un cocher

Et dans le même temps tout au fond de soi-même

- Qu'importe si la bouche et les mains sont souillées –

Elever un chant pur ainsi qu'un violoncelle

Humilité ! Pudeur ! Donnez un nom terrestre

Au tremblement d'un coeur qui ne sait où cacher

Sous quel masque d'ajoncs sa profonde tendresse

Pour ce mondé où les doigts du Seigneur sont marqués.

 


 

 

 

 

Tout amour

 

Ah !pauvre père ! auras-tu jamais deviné quel amour tu as mis en moi

Et combien j'aime à travers toi toutes les choses de la terre?

Quel étonnement serait le tien si tu pouvais me voir maintenant

A genoux dans le lit boueux de la journée

Râclant le sol de mes deux mains

Comme les chercheurs de beauté !

- Seigneur! Vous moquez-Vous? Serait-ce là mon fils?
Se peut-il qu'il figure à votre palmarès?

- O père! j'ai voulu que ce nom de Cadou

Demeure un bruissement d'eau claire sur les cailloux !
Plutôt que le plain-chant la fugue musicale

Si tout doit s'expliquer par l'accalmie finale

Lorsque le monde aura les oreilles couchées !